Lettre ouverte de l’A2C concernant les nouvelles pratiques de Meta

Pour donner suite à l’annonce de Meta (Instagram, Facebook et WhatsApp) de mettre fin à son programme de vérification de contenus (fact-checking), l’Association des agences de communication créative (A2C), au nom de ses membres, souhaite faire part de sa position officielle.

 

Tout d’abord, il est important de noter que, pour le moment, ce changement de programme est effectif aux États-Unis seulement. Nous suivons l’évolution de la situation afin de mieux comprendre l’impact à court, moyen et long terme pour le Canada et le Québec. Il n’en demeure pas moins que ce changement marque un recul important de la politique de modération du réseau social.

 

Meta va remplacer ce programme de fact-checking par un système de notes de contexte, semblable à celui qu’utilise X (et d’autres plateformes encore). Il s’agit d’un outil de modération collective, où la vérification repose sur les utilisateur.rices plutôt que des « fact-checkers » accrédités. Il est important de souligner que de nombreux.ses expert.es ont souligné les limites de ce système de modération.

 

De plus, avec l’historique dont nous disposons, il est probable que ce changement ouvre la porte à un flot de contenus encore plus malveillants pour les individus et les marques. Ceci pourrait contribuer à éroder davantage la confiance des consommateur.rices envers ces dernières.

 

Compte-tenu du flou entourant le changement pour le Canada et le Québec et de l’impact réel sur les types de discours, nous souhaitons souligner l’importance, aujourd’hui et plus que jamais, de se questionner sur le risque qu’une marque finisse par cohabiter avec du contenu  malveillant. Nous encourageons de vraies discussions sur l’importance de placer du contenu de marque dans des environnements brand safe et de prendre en considération l’augmentation du risque sur ces plateformes.

 

Notre industrie favorise l’excellence et nos membres sont experts pour aider clients et marques à se poser les bonnes questions et mieux comprendre les répercussions de ces changements, notamment sur la performance. Par exemple, nous suivons l’impact de cette décision sur la qualité des audiences des plateformes : vont-elles devenir des carrefours d’opinions similaires et si oui, quelles sont les implications pour les marques?

 

Nous invitons également Meta à travailler en étroite collaboration avec les agences média pour fournir de la rétroaction sur l’impact de ces changements sur ses plateformes. Nous soulignons la nécessité de transparence et d’indicateurs fiables pour suivre l’impact de ces changements sur la sécurité pour les marques et la désinformation.

Enfin, il est important de rappeler que les médias d’ici offrent des environnements brand safe. C’est donc un bon moment pour réitérer l’importance de donner une juste place aux médias locaux dans nos plans média, leur garantissant ainsi des revenus pour bien remplir leur mission. Le Mouvement média d’ici, lancé par l’A2C en 2020, incite les marques à investir dans nos médias locaux, afin de contribuer à la transmission de contenus essentiels et sécuritaires qui nous informent, alimentent notre démocratie et perpétuent notre culture. Pour en savoir plus sur cette initiative, consulter notre site : a2c.quebec/ressources/mouvement-media-d-ici

 

Thomas Lecordier

Président-directeur général

Association des agences de communication créative (A2C)